Les trahisons de PÉtain

Il est aujourd’hui unanimement admis, à l’exceptions bien entendu des Vichystes et autres révisionnistes, que le maréchal Philippe Pétain a trahi la France durant la Seconde Guerre Mondiale. Il a d’ailleurs été condamné à mort pour cela, et la haute trahison du chef de l’état est entré dans la constitution depuis.

Toutefois il est possible de se poser la question de quelle est la trahison majeure de Pétain. Deux principales viennent immédiatement à l’esprit.

17 juin 1940, l’appel à cesser le combat

Il s’agit ici d’une trahison absolue envers l’armée. En effet, sans avoir commencé aucune discussion, Pétain ordonne à l’armée, depuis sa stature de maréchal, de cesser le combat, et donc de facto de se rendre à l’ennemi. La France perd dans l’affaire un bon million d’hommes et leur matériel qui retraitaient en bon ordre vers le sud. Cette armée qui a été capturée à cause de ce message radio aurait pourtant été un argument non négligeable dans les futures négociations et pour le futur du pays. Rappelons en effet que la majorité des prisonniers ont été capturés suite à ce message radiophonique, les soldats pensant la guerre finie et se rendant pour ensuite rentrer rapidement chez eux. En plus de la trahison envers l’armée, il y a également la trahison envers ces hommes, qui partent pour 5 ans de stalag, et reviennent en 1945 dans un mauvais état de santé après 5 ans d’internement dans des conditions loin d’être optimales, dans leur costume de la défaite de 1940, fardeau qu’ils devront porter toute leur vie, et trouvant parfois à leur retour un autre homme et ses enfants vivant chez eux.

1940-1942, la collaboration politique

Volontairement, et sans aucune contrepartie réelle, Pétain fait de la France un vassal de l’Allemagne. Il livre les réfugiés que la France s’était engagée à protéger. Il met l’industrie d’armement française au service de l’Allemagne. Il retire aux Juifs d’Algérie leur nationalité française et les expulse de fait de la vie publique. Que Vichy ait pu penser que l’Allemagne soit en position de force est une chose. toutefois se soumettre ainsi, sans jamais chercher la moindre contrepartie, est clairement une trahison forte envers la nation. Toutes les ressources françaises sont ainsi mises au service de l’Allemagne, la France est saignée et les Français sont rationnés et ont faim.

On peut également noter 2 trahisons de « moindre importance » (s’il est possible de quantifier le niveau de trahison)

Juillet 1940, l’annexion de l’Alsace-Moselle et la reddition de la ligne Maginot

Ces 2 éléments sont en contradiction avec l’armistice. La zone nord était considérée comme occupée, l’Allemagne annexe pourtant immédiatement l’Alsace Moselle en expulsant toute présence de l’état français. Les garnisons de la ligne Maginot qui se rendent donc après l’armistice auraient du être convoyées en zone sud. Elles se rendent sur ordre direct du gouvernement de Vichy qui envoie des officiers français sur place. Ces garnisons sont pourtant déportés au stalag. Donc dès les premiers jours, sur 2 points essentiels l’Allemagne montre qu’elle ne respectera pas sa parole (comme lors des accords précédents, 36, 38, etc). Et pourtant Pétain se lance tout de même dans la collaboration.

Novembre 42, invasion de la zone sud, la collaboration s’accélère

Les Allemands occupent la zone sud, et tentent de s’emparer de la flotte à Toulon. Aucun réaction à Vichy, si ce n’est de s’engager encore davantage dans la collaboration, de créer la milice, de traquer les résistants, de déporter les Juifs, d’envoyer des jeunes français travailler en Allemagne, de fermer les yeux sur l’incorporation de force des Alsaciens Mosellans dans l’armée allemande. Comble de la trahison et du déshonneur, Pétain et sa clique suivent les Allemands lorsqu’ils se retirent de France sous la pression des troupes alliées.

Ce dernier point, qui en soit est très grave au niveau de la trahison, peut être considéré comme moins important que les 2 premiers, parce qu’ils n’est que la suite « logique » du deuxième.

Uchronie, Pétain rallie les Alliés en novembre 1942

Il est d’ailleurs possible de s’interroger sur l’éventuelle volonté de Pétain de rompre avec l’Allemagne. Au vu du déroulé des évènements elle semble vraiment inexistante. Nous pouvons nous interroger sur quel aurait été l’avenir de la France si, lors de l’invasion de la zone sud en novembre 1942, dans un réflexe verdunesque 1916″, Pétain avait déclaré « ils ne passeront pas », et ordonné à la petite armée de Vichy se se défendre coûte que coûte pour gagner du temps et permettre au maximum de la flotte de Toulon de gagner l’Algérie. Pétain serait alors arrivé en Afrique du Nord avec quelques navires et aurait été accueilli en héros, l’Algérie étant gouvernée depuis l’armistice par des vichystes antisémites convaincus. Il aurait rejoint Darlan qui venait de retourner sa veste, et aurait été lui aussi accueilli par les Alliés à bras ouverts. Il aurait ainsi éclipsé De Gaulle qui n’aurait pas pesé lourd face au maréchal héros de guerre. Dans ce scénario Pétain aurait siégé à la table des vainqueurs en 1945, et aurait pu réinstaller le régime de Vichy à la tête du pays, en s’installant cette fois à Paris, auréolé d’avoir vaincu une seconde fois l’Allemagne.

Un commentaire sur “Les trahisons de PÉtain

  1. Il ne faut pas oublier le statut des Juifs du 3 octobre 1940 annoté de la main même de l’ex maréchal qui constitue une trahison des Droits de l’Homme

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